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23 avril 2017

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Plusieurs organisations peinent à recruter des bénévoles

©Depositphotos

Le manque de relève au sein de la section témiscamienne du «Relais pour la vie» a incité le journal le Reflet à prendre en mains l’édition 2017. L’événement a été victime, comme plusieurs autres organisations, d’une pénurie de bénévoles de plus en plus marquée.

«Cette année, la situation est exceptionnelle au Témiscamingue, a constaté Olivier Gauthier, agent de développement principal au bureau régional de l’Abitibi-Témiscamingue de la Société canadienne du cancer. C’est la première fois qu’il n’y a personne pour former un comité organisateur.»
Ce recrutement de bénévoles se fait généralement à l’automne afin que tout soit fin prêt pour la tenue de l’événement au début du mois de juin. C’est à ce niveau que la difficulté de recrutement se fait sentir. «Plus la tenue des événements approche, plus les bénévoles se montrent intéressés, a-t-il poursuivi. Quand vient le temps de s’impliquer pour la préparation logistique dans les jours qui précèdent, il n’y a pas de problème.»
Chantal Tremblay, économiste, est présidente du volet témiscamien de Jeunesses musicales du Canada. Elle est confrontée à cette même pénurie de bénévoles. «Quand vient le temps d’organiser un événement dans une municipalité locale, il est moins laborieux de trouver des bénévoles que pour former un C.A., a-t-elle également remarqué. Ces événements ponctuels peuvent être organisés sous forme de partenariat avec des organismes dans chacune des communautés.»
Constats
Selon Mme Tremblay, plusieurs C.A. tiennent actuellement le coup avec seulement le nombre d’administrateurs requis pour former un quorum lors de leurs rencontres faute de parvenir à combler les sièges vacants. «Trouver du financement, la lourdeur administrative pour répondre à toutes les responsabilités légales des organismes à but non lucratif peut en rebuter plusieurs», a-t-elle fait observer.
Même son de cloche chez Jacinthe Marcoux, coordonnatrice de la Corporation de développement communautaire du Témiscamingue (CDCT). «La relève est l’un des grands enjeux, a-t-elle souligné. La période des assemblées générales annuelles (AGA) arrive, c’est une bataille à chaque année pour combler les postes, les organismes s’arrachent les bénévoles. Les gens sont présents lorsque vient le temps de participer à l’organisation d’un souper bénéfice, d’un événement, d’une corvées, mais ce n’est pas évident de s’impliquer à long terme.»
À l’échelle provinciale
Cette décroissance de l’implication bénévole vient d’être divulguée, au début du mois d’avril, dans une étude de l’Institut de la Statistique du Québec (ISQ). Celle-ci couvre la période 2004 à 2013. Au Québec, près du tiers de la population s’implique bénévolement. Le nombre total d’heures de bénévolat effectuées chaque année a connu une courbe ascendante de 2004 à 2007, passant de 308,7 millions d’heures à 384,7. Or cette courbe a commencé à décroitre immédiatement après le sommet atteint en 2007 jusqu’à atteindre son plus bas niveau en 2013, soit 267,6 millions d’heures à l’échelle de la province.
Facteurs facilitants
Récemment, le président de Notre-Dame-du-Nord en santé, Jean-Paul Perreault, a tiré la sonnette d’alarme dans les médias locaux. Aujourd’hui, âgé de plus de 70 ans, il n’avait pas réussi à trouver de relève au cours des 20 dernières années. Son cri du cœur a eu un effet d’électrochoc et l’organisme qui a créé les Anges gardiens, les travailleurs de milieu, la friperie, plusieurs projets communautaires et culturels pourra poursuivre sa mission dans son milieu.
Le CDCT a amorcé une réflexion sur cette pénurie de relève. Un colloque se tiendra d’ailleurs les 22 et 23 septembre à Lorrainville sur les organismes communautaires, il s’agira d’une opération charme selon Jacinthe Marcoux. «Les organismes devront aussi repenser leur façon de faire, a-t-elle suggéré. Actuellement, ceux qui ont le plus de facilité à recruter sont ceux qui touchent la santé, la famille, les saines habitudes de vie. Ils font leurs rencontres de jour, ce sont de jeunes parents qui amènent leurs enfants. C’est plus facilitant, et ça initie les enfants très tôt au bénévolat.»
L’économiste Chantal Tremblay croit de son côté que des regroupements d’organismes aux missions apparentées pourraient partager des ressources spécialisées de même qu’un compte bancaire avec des portefeuilles différents. «Cela diminuerait de façon substantielle la lourdeur administrative à laquelle sont confrontés ces petits organismes», a-t-elle noté.
Chose certaine, la pénurie de bénévoles est bien réelle et dépasse largement les frontières du territoire voire même de la région. La bonne nouvelle, c’est que des bénévoles se penchent déjà sur la question pour y remédier.
 

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