08 septembre 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

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©Mélissa Roy / UQAT

Depuis plusieurs dizaines d’années, l’éclaircie précommerciale est utilisée en aménagement forestier pour retirer les tiges chétives, malades ou abîmées afin de stimuler la croissance des jeunes arbres les plus prometteurs. Comme ceux-ci ont moins de compétition, ils peuvent alors utiliser plus de nutriments dans le sol et bénéficier de plus de soleil.

Cependant, dans la thèse de doctorat en Sciences de l’environnement qu’elle a soutenue avec succès au campus de Rouyn-Noranda, Marine Pacé a fait valoir que cette technique pourtant très populaire ne serait pas adaptée à certains sites en forêt boréale. Au contraire, l’éclaircie précommerciale pourrait même nuire à la croissance des conifères en modifiant de manière négative la composition du sous-bois.

Des voisins capricieux

Réalisée sous la direction de Nicole Fenton, professeure à l’Institut de recherche sur les forêts de l’UQAT, l’étude de Mme Pacé a démontré que l’ouverture du couvert forestier pouvait favoriser le remplacement des mousses par les lichens sur les sites fortement drainés et par les sphaignes sur ceux qui le sont faiblement.

Or, si les conifères cohabitent bien avec les mousses, ce n’est pas toujours le cas pour les deux autres plantes. Ainsi, les lichens provoqueraient des interférences chimiques dans le sol, ce qui nuirait à la croissance des pins gris. Quant aux sphaignes, celles-ci accapareraient beaucoup de nutriments, compromettant du même coup la croissance des épinettes noires.

Le résultat de cette recherche pourrait donc déboucher sur une révision des pratiques forestières afin de mieux adapter les travaux d’éclaircie précommerciale à la nature des sols et des peuplements forestiers visés.