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03 septembre 2017

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Un commerce de pelleteries au cœur de Nédélec

©TC Media - Lucie Charest

L’inauguration du commerce-atelier, L’Gros Trappeur, à Nédélec, le 1er septembre avait des allures de fête. Plus de 250 personnes, venues de partout en région, voulaient toucher la fourrure, essayer les chapeaux, les mitaines, en savoir plus.

Ce projet de Pascal Laliberté, troisième génération de trappeur dans sa famille et de sa conjointe et partenaire d’affaires, Claude Cardinal, est estimé à environ 225 000 $. Il a mis un peu plus d’un an à voir concrètement le jour, mais était en gestation depuis plusieurs décennies. Pascal Laliberté, petit-fils et fils de trappeur, a commencé à courir les bois avec son grand-père maternel, Claude L’Heureux, alors qu’il n’avait pas encore 10 ans. Il a par la suite pris la relève avec son père, Michel Laliberté.
«J’adorais trapper, je rêvais d’en vivre un jour, a-t-il confié. Mais aujourd’hui, c’est impossible, le prix de la fourrure a tellement chuté, les élevages d’animaux à fourrure se sont multipliés. Il serait irréaliste de penser bien gagner sa vie et celle de sa famille uniquement avec la trappe quand ça te coûte plus que ça rapporte de trapper.»
À titre d’exemple, quand son grand-papa, Claude L’Heureux, était travailleur forestier et pratiquait la trappe pour procurer un revenu d’appoint à sa famille, les prix étaient à leur meilleur. «Une peau de lynx pouvait se vendre 1000 $, a relaté l’homme âgé de 85 ans. Aujourd’hui, si on obtient 100 $, on est chanceux.» C’est dire si l’ouverture de L’Gros Trappeur, dans sa forme de diversification de la matière première, rendait ce grand-papa fier et heureux de voir ainsi la tradition familiale se poursuivre.

©TC Media - Lucie Charest

Trois générations de trappeurs ont célébré l’ouverture de la boutique-atelier L’Gros Trappeur, de gauche à droite, Pascal Laliberté, Claude L’Heureux, et Michel Laliberté.

Il serait irréaliste de penser bien gagner sa vie et celle de sa famille uniquement avec la trappe quand ça te coûte plus que ça rapporte de trapper. -Pascal Laliberté

De la vitalité dans le village
Le bâtiment, situé au 46, rue Principale à Nédélec, abrite une boutique de vêtements et accessoires en fourrure et autres accessoires confectionnés avec des griffes, des dents de petit gibier. Dans l’arrière-boutique, se trouvent un atelier de traitement des peaux, un atelier de couture et un atelier de taxidermie.
Louis et Patricia Mayrand étaient sur place, ils faisaient partie des visiteurs qui affichaient un grand sourire lumineux. «Ça fait 24 ans que notre magasin de vêtements pour toute la famille, le «Plaza Nédélec», est fermé. Ça nous fait chaud au cœur de voir la place renaître, se sont-ils réjouis. Il n’y avait rien eu dans la bâtisse depuis ce temps. Nous pouvons être plus que fiers des nouveaux propriétaires. Ils ont fait quelque chose de vraiment bien.»

©TC Media - Lucie Charest

Les 260 visiteurs présents en ont eu plein la vue, ils voulaient regarder, toucher, essayer.

Du point A au point B
Étonnamment, ni Pascal Laliberté, ni Claude Cardinal n’avaient envisagé de mettre un jour sur pied ce type d’entreprise. Lui avait fait une formation de mécanicien et est devenu guide de chasse et de pêche. Elle avait travaillé dans différents secteurs du développement. Peu à peu, lui revenait à ses anciennes amours, la trappe reprenait toujours une part plus importante dans son cœur. À un moment, il a eu envie de faire des bottes pour elle, sa conjointe, avec les peaux qu’il avait lui-même trappé.
«Par la suite, j’ai commencé à m’intéresser à la taxidermie, a relaté Pascal Laliberté. Claude, a commencé à s’intéresser à la confection, elle a développé des habiletés pour la couture. De fil en aiguille, nous avons commencé à transformer nous-même les peaux, du séchage, au tannage jusqu’au produit fini. Aussi, comme j’ai développé la taxidermie pour moi-même, des producteurs agricoles chez qui je faisais de la déprédation ont commencé à me demander d’en faire pour eux aussi.»
«Notre s’est vraiment développée au gré de la demande de nos clients, a renchéri Claude Cardinal. Au début, nous avons agrandi l’atelier en faisant une rallonge à la maison.»
Parallèlement, de plus en plus de gens s’intéressaient aux produits du Gros Trappeur par l’entremise des médias sociaux. Au cours des dernières années, six à huit articles ont même pris la direction de l’Europe. «Ce n’est pas beaucoup et c’est très dispendieux avec les frais de douanes, a noté Mme Cardinal. Éventuellement, nous chercherons un distributeur sur place, cela faciliterait les choses.»

©TC Media - Lucie Charest

Il ne s’agit pas ici d’une technique d’acuponcture, mais bien de taxidermie, afin de s’assurer que la peau s’ajuste étroitement au moule qui lui donnera sa forme définitive.

Environnement
En plus de tous les aspects directement liés à l’entreprise, M. Laliberté est aussi formateur accrédité de la Fédération des Trappeurs et Gestionnaires du Québec en Piégeage et gestion des animaux à fourrure (PGAF). Dans l’effervescence de l’inauguration, les deux propriétaires ont également parlé de leur implication pour la protection de l’environnement.
«Nous consommons la viande et utilisons les moindres parties de chaque animal attrapé, a précisé Mme Cardinal. Nous utilisons des produits «drain proof» pour le tannage des peaux. À nos yeux, c’est beaucoup plus écologique que de consommer des produits synthétiques faits à base de pétrole.»
 

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