16 juin 2017

Thierry de Noncourt - tdenoncourt@lexismedia.ca

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©Archives/Thierry De Noncourt - Le Citoyen Rouyn - La Sarre

Pierre Maheux, président d’autobus Matheux répète depuis nombre d’années que le gouvernement doit lui offrir un soutien puisque les sept lignes régionales sont déficitaires. Seul le lien Rouyn-Noranda/Montréal est profitable, mais les revenus qu’il génère ne suffisent plus à éponger la facture pour les autres circuits.

Selon les données fournies par Maheux, le réseau a connu une baisse de revenus de 5 % en 2015 et de 7.5 % en 2016, en plus d’un déficit anticipé de plus de 500  000$ pour son année financière se terminant le 30 juin 2017. La situation est intenable.

«Nous lançons un appel pour bénéficier du fonds d’urgence du MTQ qui peut nous débloquer 75 000$ pour chaque ligne déficitaire. Avec ce montant on pourrait faire de trois à quatre mois, le temps de mobiliser les décideurs politiques», a confié François Barette, directeur régional chez Maheux.

Mobilité entre les villes de la région

Le transport en commun est valorisé pour de multiples raisons, il réduit l’empreinte écologique en plus d’assurer un service à coût réduit pour les usagers qui ne possède pas de véhicule. Les nouvelles habitudes de covoiturage issues des médias sociaux font mal au transporteur. «C’est notre concurrent principal. Un trajet Rouyn-Montréal coûte une centaine de dollars en autobus, c’est une quarantaine en covoiturage. Mais, on ne sait pas qui est le conducteur, parfois il ne se présente pas au rendez-vous. Ce n’est pas tout le monde qui veut discuter tout au long du voyage», a expliqué M. Barette. Il rappelle que le jour où l’autobus ne passera plus sur certains circuits, bien des gens, souvent des personnes âgées, seront alors privés de moyens de transport.

Autobus Maheux a récemment investi 110 000$ dans une billetterie en ligne pour améliorer son service.

3$ du gouvernement pour 1$ du milieu

La balle est maintenant dans le camp des décideurs politiques locaux afin de trouver une solution qui permettrait de profiter d’un financement du gouvernement où chaque dollar investi par le milieu est triplé. Mais, le problème c’est qu’il n’y a pas d’instance pour investir cet argent, ce dollar.

Auparavant, le transporteur recevait de l’aide financière de la Conférence régionale des élus (CRÉ), mais celle-ci a été abolie. L’organisme qui l’a remplacée, la Conférence des préfets de l’Abitibi-Témiscamingue ne disposent pas de budget ou de pouvoir en ce sens jusqu’à maintenant. La situation est très incertaine.

Maheux devra probablement abandonner les lignes de Matagami, du Témiscamingue, de Val-d’Or/Rivière-Héva et de Val-d’Or/Rouyn-Noranda (liaison d’après-midi). La compagnie demandera des autorisations pour les fermer.

Le préfet de Témiscamingue, Arnault Warolin, a rappelé l’importance de l’autobus pour ses concitoyens, notamment pour les étudiants qui fréquentent le Cégep ou l’UQAT. Il a dit vouloir travailler à trouver une solution pérenne.