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25 mai 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Tembec vendue pour 1,08 milliard $

L’aventure canadienne de la société de Témiscaming prend fin

©Tembec

À l’aube de son 44e anniversaire, l’aventure canadienne de Tembec prendra fin dans quelques semaines. La compagnie forestière née en 1973 à Témiscaming passera dans les mains d’une société américaine.

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Le 25 mai, Tembec et Rayonier Advanced Materials ont annoncé la signature d’une entente en vertu de laquelle ce producteur de cellulose de grande pureté basé en Floride fera l’acquisition de tous les actifs de la multinationale forestière.

Évaluée à 807 M $ US par les deux parties, soit 1,08 milliard de dollars canadiens, la transaction comprend aussi la prise en charge par Rayonier de la dette de 487 M $ US (653 M $ canadiens) que traîne Tembec. Pour devenir effective, les actionnaires de Tembec devront l’approuver dans une proportion minimale de 66 % lors d’une assemblée extraordinaire qui aura lieu en juillet. Le conseil d’administration leur a toutefois recommandé à l’unanimité de voter en faveur de l’opération.

Maintien des opérations

Rayonier s’est par ailleurs engagée à conserver le siège social canadien de Tembec à Montréal. Le siège social de la nouvelle entité sera pour sa part établi à Jacksonville en Floride, où Rayonier tient déjà son quartier général.

Cette dernière a également assuré qu’elle poursuivrait toutes les activités de la compagnie forestière, et ce, aussi bien au Québec qu’en Ontario et en France. Elle n’a toutefois pas précisé si cette allait se traduire par une restructuration ou des pertes d’emploi. Le plan d’investissement de 136 M $ sur quatre ans conclu entre Tembec et Investissement Québec dans ses installations québécoises, dont une bonne partie à Témiscaming, sera également maintenu.

Bénéfices mutuels

Rayonier a fait valoir que la nouvelle société qui émergera de cette fusion créera un géant industriel qui sera en mesure de fournir une vaste gamme de produits à base de cellulose de grande pureté, un polymère naturel qui figure notamment dans les appareils électroniques, les filtres et de nombreux produits pharmaceutiques. Elle pourra aussi chercher de nouveaux débouchés dans les emballages cartonnés et les produits forestiers.

«Rayonier est le partenaire idéal pour nous, étant donné la complémentarité de nos produits, de notre expertise et de nos ressources», a fait valoir James Lopez, PDG de Tembec.

«Avec des produits d’exploitation de 2 milliards $ US, la société issue du regroupement sera bien placée pour livrer efficacement concurrence sur tous les marchés, tirer profit d’une plus grande diversité de produits et de marchés géographiques et offrir une proposition de valeur attrayante à nos actionnaires», a renchéri Paul Boynton, PDG de Rayonier.

Deux géants

Bien connue en Abitibi-Témiscamingue, Tembec y opère un imposant complexe industriel de production de pâte de feuillus, cellulose, cartons et produits chimiques à Témiscaming ainsi que des scieries à Béarn et La Sarre. Elle possède aussi plusieurs usines en Ontario, en Ohio et en France, pour un total d’environ 3000 employés et un chiffre d’affaires de 1,5 milliard de dollars canadiens.

De son côté, Rayonier Advanced Materials détient deux usines productrices de cellulose et de viscose en Floride et en Géorgie ainsi que cinq scieries en Géorgie. Elle emploie quelque 1200 employés pour un chiffre d’affaires de 1,2 milliard de dollars canadiens.

Une multinationale née à Témiscaming

L’histoire de Tembec est intimement liée à celle de l’industrie forestière de l’Abitibi-Témiscamingue. Elle débute par la fermeture, en 1972, de l’usine de pâte que la Canadian International Paper (CIP) opérait à Témiscaming depuis 1925. Quelque 530 travailleurs et environ 300 employés saisonniers, soit pratiquement toute la main-d’œuvre de la localité, s’étaient alors retrouvés sans gagne-pain.

Quatre anciens cadres de la CIP, en collaboration avec le syndicat et le commissaire industriel de Témiscaming, décident alors de relancer les opérations de l’usine en créant une nouvelle compagnie. Tembec voit le jour en octobre 1973, grâce à un investissement de 2,4 M $. L’argent avait été obtenu des employés et des promoteurs, mais aussi des habitants de Témiscaming, du gouvernement et d’investisseurs privés.

Jusqu’à la fin des années 1990, Tembec prend de l’expansion en achetant diverses usines en Abitibi-Témiscamingue, ailleurs au Québec, en Ontario, aux États-Unis et en France.

Mais à partir de 2004, après la tentative désastreuse de relancer les opérations de l’usine Gaspésia à Chandler et en raison du quatrième conflit canado-américain sur le bois d’œuvre, Tembec doit se départir de plusieurs installations. Elle doit aussi diminuer son personnel de façon marquée et procéder à des fermetures cycliques de ses usines, tandis que sa dette demeure importante.

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