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10 mars 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

De la clé anglaise à la clé USB

L’ordinateur et l’automatisation de plus en plus présents à la mine LaRonde

Automatisation

©TC Media - Patrick Rodrigue

En plus d’être la mine la plus profonde des Amériques, LaRonde est aussi en passe de devenir l’une des installations les plus automatisées.

Par automatisation, Agnico Eagle entend aussi bien des machines autonomes ou semi-autonomes que des équipements opérés à distance. Certains équipements fixes sont ainsi contrôlés par ordinateur. C’est le cas de la cage par laquelle le minerai est remonté. D’autres, comme le convoyeur et le concasseur aménagés à 3 km de profondeur, peuvent être commandés par un opérateur depuis la surface.

Des scoops autonomes

Une des expériences d’automatisation les plus prometteuses a été effectuée sur une chargeuse-navette (communément appelée «scoop»). «Nos opérations fonctionnent sur deux quarts de 10 heures. «Cela nous permet d’optimiser la productivité lors des moments où il n’y a personne sous terre après les sautages, mais aussi de garantir la sécurité des travailleurs dans les secteurs plus sensibles», a indiqué Daniel Paré, directeur général de la mine LaRonde.

Le scoop peut ainsi être opéré depuis la surface par un opérateur installé dans un siège de contrôle muni de deux caméras et d’un écran où le plan exact des galeries est schématisé. Trois modes sont possibles: manuel, conduite assistée et autopilote.

«Le scoop peut être programmé pour se déplacer tout seul en suivant des murs virtuels qui l’empêchent de frapper les parois et décharger automatiquement sa cargaison. Le chargement du minerai s’effectue cependant en mode manuel. En conduite assistée, l’opérateur contrôle le déplacement de la machine, mais celle-ci l’avertit lorsqu’elle est trop proche d’un obstacle», a expliqué le formateur Marc St-Pierre.

Forage assisté par ordinateur

Agnico Eagle a également amorcé des démarches en vue d’automatiser les travaux de forage. Une machine a ainsi été équipée du système.

«Lorsque l’opérateur s’absente, il n’est plus obligé d’éteindre tout le système. Un ordinateur peut prendre le relais et continuer de forer jusqu’à atteindre la profondeur qu’on lui a indiquée. Il s’occupe aussi d’ajouter lui-même les tiges de forage. On obtient ainsi des gains de productivité entre deux quarts de travail, puisque la machine peut compléter seule le travail amorcé par le foreur», a détaillé Daniel Paré.

Pertes d’emploi?

Le recours croissant à l’automatisation et aux opérations assistées par ordinateur n’est pas sans créer un malaise auprès de certains travailleurs. Ceux-ci redoutent des pertes d’emploi. Le directeur général de LaRonde assure cependant qu’aucun poste ne sera coupé.

«Cette inquiétude face à la nouveauté est compréhensible, a-t-il reconnu. Il faut toutefois comprendre que nous vivons une petite révolution similaire à celle qu’on a vécue lorsque nous sommes passés du forage manuel au forage mécanisé. Ce sont des habitudes qu’on bouleverse et des compétences qu’on doit modifier. Avant, les mineurs descendaient sous terre avec une clé anglaise. Maintenant, ils doivent aussi ajouter la clé USB. D’ailleurs, les machines ne seront jamais complètement autonomes. Nous allons toujours avoir besoin de travailleurs pour les opérer.»

M. Paré croit même que cette automatisation pourrait même garantir la pérennité de la mine LaRonde. «Notre limite actuelle atteint plus de 3 km de profondeur, a-t-il rappelé. Plus nous allons descendre, plus il faudra de temps pour mobiliser le personnel. L’automatisation garantira alors le maintien de la productivité.»

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