Trois tremplins pour propulser le Centre de santé en avant

L’accès aux services demeure la principale priorité

©TC Media - Patrick Rodrigue

Trois grandes priorités animeront le Centre intégré de santé et de services sociaux de l’Abitibi-Témiscamingue (CISSSAT) au cours des années à venir. Celles-ci, espère-t-on, devraient améliorer l’offre de services à la population tout en facilitant la réorganisation amorcée il y a maintenant près de deux ans.

Ces priorités d’actions ont été annoncées le 21 septembre par l’État-major du conseil d’administration. La première consiste à prioriser l’accès aux services de première ligne et de proximité.

«C’est le patient d’abord, a illustré le président du conseil d’administration, Claude N. Morin. Les services doivent être adaptés aux besoins réels des usagers.» «Nous devons relever le défi de couvrir un énorme territoire, a ajouté le PDG du CISSSAT, Yves Desjardins. À cet égard, l’arrivée prochaine de 52 infirmières praticiennes spécialisées en soins de première ligne devrait nous aider. Nous amorcerons aussi une vaste réflexion pour revisiter notre offre de services.»

Rester ancré dans les communautés

Le vice-président du conseil d’administration, Daniel Marcotte, a pour sa part rappelé que le CISSSAT était né de la mise en commun de 10 organismes différents. D’un seul coup, quelque 6000 personnes se sont retrouvées sous la gestion d’un unique employeur, doté d’un budget de 450 M $.

«C’est donc tout un défi de parvenir à demeurer ancrés dans nos communautés, a-t-il reconnu. Pour y arriver, nous avons décidé de créer des comités consultatifs, à raison d’un par MRC. Trois sont déjà en place; ceux de Rouyn-Noranda et de la Vallée-de-l’Or sont prévus pour bientôt. Ces comités émettront des avis et des recommandations au conseil d’administration. De la sorte, nous comprendrons mieux les enjeux et spécificités de chacun des milieux.»

Un employeur de choix

Quant à la troisième priorité, celle-ci consiste à faire du CISSSAT un employeur de choix. «La réorganisation, nous l’effectuons dans le but d’améliorer le bien-être de nos usagers, mais aussi pour garder le sourire de nos employés. Ça ne sert à rien de garder un emploi si on y est malheureux», a signalé l’administrateur Jean-Yves Poitras.

Une des actions qui devront être mises en place consiste à mieux gérer la main-d’œuvre, notamment tous les départs à la retraite, mais aussi à apprendre à faire mieux avec les ressources existantes. «Cela va demander des sacrifices et de l’adaptation, mais il faut ramer tous dans la même direction si on veut y parvenir», a lancé M. Poitras.

Pas un véritable partenariat

Les trois priorités ciblées par le CISSSAT pour devenir sa trame de fond ne font toutefois pas que des heureux. S’il se dit d’accord avec les bonnes intentions, le conseiller syndical Stéphane Lachance, qui représente les employés administratifs du CISSSAT auprès du Syndicat canadien de la fonction publique, considère qu’il ne s’agit pas d’un véritable partenariat.

«On ne peut pas être contre la vertu, mais ce qu’on nous demande en ce moment, c’est d’entériner ce qui a été décidé par le conseil d’administration. On ne nous implique pas, mais on nous demande d’être partenaires», a-t-il déploré.

M. Lachance cite notamment la volonté de faire du CISSSAT un employeur de choix. «En ce moment, on ne tient pas compte des besoins des employés, a-t-il fait valoir. Par exemple, le personnel administratif est surchargé par toutes les listes qu’il doit gérer depuis la réorganisation. Il en résulte de l’épuisement et un taux d’absentéisme important. Et c’est partout pareil: les infirmières, les inhalothérapeutes, tout le monde est débordé, tout le monde est à bout.»

Selon lui, en se basant sur les paramètres actuels du Ministère de la Santé et des Services sociaux, il serait pratiquement impossible de réussir la réorganisation amorcée depuis deux ans. «Mais ça, on n’en parle pas, on le tait, a-t-il dénoncé. Si au moins on nous écoutait, on améliorerait peut-être la situation.»

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