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15 août 2017

Patrick Rodrigue - prodrigue@lexismedia.ca

Tué par un mauvais ajustement d’un système de sécurité

Un enchaînement d’événements a entraîné la mort de Pierre Audet à la mine Westwood

©CNESST

Un mauvais ajustement du système de verrouillage de la chargeuse-navette (scoop) qu’il opérait, une erreur humaine ainsi qu’un malheureux hasard sont à l’origine du décès de Pierre Audet à la mine Westwood d’Iamgold.

Dans la matinée du 23 février 2017, le corps inanimé de M. Audet, un opérateur de chargeuse-navette qui était à l’emploi des mines Doyon-Westwood depuis plus de 35 ans, en plus d’y occuper la fonction de formateur, avait été découvert à proximité d’une chargeuse-navette à plus de 1000 mètres sous terre, vers la fin du quart de travail de nuit.

Le rapport d’enquête de la Commission des normes, de l’équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST), rendu public le 15 août, a conclu que le travailleur était mort après avoir été coincé entre le véhicule et la plateforme de sécurité où il prenait place pour l’opérer par télécommande lorsque celui-ci s’est mis à avancer tout seul.

Mauvais ajustement

Selon l’inspecteur Patrick Bourdages, trois éléments ont causé le déplacement intempestif de la chargeuse-navette. En premier lieu, le système d’interverrouillage, qui empêche automatiquement toute opération du véhicule lorsque sa porte est ouverte, était non fonctionnel.

«Le dispositif avait été ajusté par l’employeur, sans l’autorisation du fabricant, de sorte que l’ordinateur de bord reçoive les données indiquant que la porte était fermée même si celle-ci ne l’était pas. Ainsi, peu importe que la chargeuse-navette ait été opérée par télécommande ou en mode manuel ou que la porte ait été ouverte ou fermée, le dispositif de sécurité ne pouvait empêcher le déplacement du véhicule», a indiqué M. Bourdages.

Une omission et un malheureux hasard

Selon l’enquête de la CNESST, Pierre Audet aurait également omis d’actionner le dispositif du frein de stationnement avant de quitter la plateforme de sécurité pour accéder à la cabine de la chargeuse-navette. Le mouvement du véhicule était donc possible. «C’était inscrit dans la procédure, mais le travailleur ne l’a pas fait», a mentionné Patrick Bourdages.

Enfin, la boîte à lunch que M. Audet avait déposé sur le siège de la chargeuse-navette, à côté de la télécommande, aurait basculé contre cette dernière. «Comme les protecteurs étaient endommagés, la pression a été suffisante pour actionner le levier d’accélérateur et entraîner le déplacement de la chargeuse-navette sur une distance de 2,74 mètres avant de s’immobiliser contre la paroi opposée», a déclaré l’inspecteur de la CNESST.

Jusqu’à 66 000 $ d’amendes

En lien avec cet accident de travail, la CNESST a émis à Iamgold un constat d’infraction. «Si l’employeur reconnaît sa culpabilité, l’amende pourrait varier de 16 645 $ à 66 183 $. Il pourrait toutefois choisir de contester», a fait savoir Ghislain Vallée, directeur de la santé et de la sécurité du travail à la Direction régionale de la CNESST.

Les conclusions du rapport seront transmises à l’Association minière du Québec et à l’Association des entrepreneurs miniers du Québec afin d’en sensibiliser leurs membres. «Nous ne sommes pas là pour trouver des coupables, mais pour identifier les causes d’accidents et éviter que d’autres événements fâcheux se produisent», a précisé M. Vallée.

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