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11 avril 2017

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Menace de fermeture du centre de jour l'ACTIA

Ils risquent de redevenir invisibles après avoir pris leur place dans la société

©TC Media - Lucie Charest

Les rumeurs de fermeture de l’ACTIA, centre de jour témiscamien pour adultes handicapés, se font de plus en plus criantes. Les craintes chez les usagers sont de plus en plus palpables. Les membres du C.A. serrent les lèvres en attendant d’hypothétiques annonces de Québec.

Carole Paquin, coordonnatrice de l’ACTIA depuis la création du centre de jour voilà 20 ans, vient les yeux pleins d’eau lorsqu’elle aborde le sujet. «Je me demande ce qu’il adviendra d’eux. Ils n’auront pas les moyens de payer le transport adapté pour aller à New Liskeard, à la cabane à sucre, ose-t-elle à peine anticiper. Pour eux, les seuls déplacements qu’ils pourront s’offrir, ce sera l’épicerie ou l’hôpital.»
Il faut savoir que plus de 90 % des 54 membres ne bénéficient que d’un maigre chèque d’aide sociale pour subvenir à leurs besoins. Ces personnes atteintes d’handicap physique, intellectuel ou souffrant de problèmes de santé mentale référés, habitent soit chez leurs parents, soit en famille d’accueil ou en appartement supervisé. De 15 à 20 d’entre eux vont au centre sur une base quotidienne. Jonathan Bernard, 34 ans, a commencé à fréquenter l’ACTIA dès qu’il a quitté l’école. Sa mère monoparentale, Ginette Patry, travaillait à l’époque. Les yeux de Jonathan se remplissent de larmes lorsqu’il entend le mot fermeture. Sa mère est convaincue qu’il sombrerait dans une dépression s’il perdait ce centre de jour qui illumine sa vie.
Appartenance
Le sentiment d’appartenance de la clientèle à ce centre est plus fort que nul ne saurait l’imaginer. Un des membres, Siffleux, ou Gilbert Viger, est décédé d’un cancer l’été dernier à l’âge de 57 ans. Ses dernières volontés étaient d’être exposé au centre de jour. «C’était très important pour lui, a rappelé Carole Paquin. Il savait que ses amis de l’ACTIA ne pourraient pas aller au salon funéraire ni au cimetière. Il tenait à être avec les siens.»
Redevenir invisible
Camil Boisvert, un ancien infirmier spécialisé en psychiatrie aujourd’hui lourdement handicapé, fréquente aussi l’ACTIA depuis une dizaine d’années. Il est convaincu que toute cette clientèle se retrouverait à l’urgence, ou en psychiatrie à Rouyn, advenant la fermeture du centre de jour. «Quand on est seul avec soi-même, on pense plus à nos bobos, a-t-il fait observer. Ici, nous faisons des choses, nous avons une vie sociale. Tout le chemin parcouru depuis toutes ces années serait anéanti. Maintenant que nous avons pris notre place dans la société à travers toutes nos activités, on va nous retourner à notre solitude, nous redeviendrons invisibles.»
Usine à financement
Parlons-en des activités. Depuis les dernières années, les activités des membres du centre de jour, ont peu à peu pris la forme d’activités de financement, selon M. Boisvert. «Des fois, on a l’impression que nos principales activités, c’est de faire des choses pour financer l’existence de notre centre, comme si notre centre s’était transformé en usine à financement.»
D’après les rapports annuels de l’organisme, ce dernier aurait perdu autour de 40 000 $ en financement public depuis 2011. Il dispose de moins de 140 000 $ pour couvrir tous les frais et les salaires des deux employées alors qu’il disposait de 165 356 $ en 2011.
 

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