Repenser ses méthodes de travail pour sauver de l’argent

La recherche de profits est la priorité des entrepreneurs, mais parfois, les profits peuvent s’envoler dans des méthodes de travail qui ne sont pas optimales. Revoir ses procédés peut avoir de nombreux avantages, incluant la réduction de vos émissions de gaz à effets de serre (GES) et de déchets.

Le temps où les investissements dans des pratiques de travail vertes n’étaient pas rentables est révolu. Aujourd’hui, investir dans le développement durable peut s’avérer très rentable pour l’entreprise. «Beaucoup d’entreprises sont prises dans leurs paradigmes, ils font les choses comme ils l’ont toujours fait parce que c’est comme ça que ça marche», a expliqué Marc Journeault, professeur agrégé à l’école de comptabilité de l’Université Laval.

Si on demande à quelqu’un de dépenser 25 000$ pour sauver la planète, ils vont vous remercier, partir et n’en reparlons jamais. Mais si vous leur dites qu’ils vont faire du profit avec cet investissement, ils vont vous écouter -Martin Clermont, PDG de Solutions Will

Mais en révisant ses procédés, et en investissant un peu dans ses infrastructures et méthodes de travail, il est possible d’optimiser les procédés et d’ainsi réduire les dépenses tout en augmentant le rendement.

«Si on demande à quelqu’un de dépenser 25 000$ pour sauver la planète, ils vont vous remercier, partir et n’en reparlons jamais. Mais si vous leur dites qu’ils vont faire du profit avec cet investissement, ils vont vous écouter», a souligné Martin Clermont, PDG de Solutions Will.

Des exemples

Le professeur Marc Journeault a présenté une étude sur le lien entre le développement durable et la rentabilité lors d’une activité d’information organisée par la Société d'aide au développement des collectivités d'Abitibi-Ouest (SADC). Dans sa conférence, il donne plusieurs exemples d’entreprises qui ont investi afin d’optimiser leurs méthodes de production.

Pour chaque entreprise citée en exemple, il explique l’économie annuelle réalisée par année, l’impact sur l’environnement, mais également le délai de récupération. Ce délai représente le temps requis avant d’avoir récupéré les sommes investies grâce aux économies réalisées.

L’entreprise Devinci, qui fabrique des vélos, a investi dans une nouvelle technologie d’application de peinture électrostatique plutôt qu’en aérosol. Ce changement leur a permis d’économiser 82 000 $ par année, lui donnant ainsi un délai de récupération de 8 mois en plus de réduire sa consommation de peinture par 32 % et de solvants de 80 %.

La mine Raglan a fait construire une éolienne qui produit 3 mégawatts. Ceci a permis à l’entreprise d’économiser 2,1 millions de litres de diesel par année et de réduire ses émissions de GES de près de 6000 tonnes.

L’aspect social

Le développement durable consiste en trois facettes : l’environnement, l’économie et l’équité sociale. Les exemples précédents démontraient bien les avantages économiques et environnementaux, mais l’exemple de la boulangerie Première Moisson de Montréal démontre bien comment des investissements dans ses infrastructures peuvent également améliorer son image sociale.

Située en plein cœur du Plateau Mont-Royal, la boulangerie opère toute la journée et la nuit. Or, les systèmes de climatisation étaient très bruyants, causant ainsi des insatisfactions chez les résidents voisins du commerce.

L’entreprise a donc investi dans un système de géothermie, d’aérothermie et de thermoélectricité. Ceci a permis de réduire ses dépenses énergétiques de 70 %, de réduire ses GES et d’éliminer les nuisances sonores.

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