La COOP de Ste-Germaine pourrait fermer dès le 2 avril

©Photo TC Media - Marc-André Gemme

Les administrateurs de la COOP de Sainte-Germaine Boulé ont pris une dure décision, soit de vendre le magasin pour éviter la fermeture permanente du commerce. La COOP se donne deux mois pour vendre, sans quoi elle devra fermer définitivement ses portes.

On ne peut pas forcer les gens à venir acheter à la COOP et c’est ça le gros problème -Jaclin Bégin

Établie il y a plus de 72 ans, la COOP de Sainte-Germaine Boulé est une institution qui s’est avérée très rentable, jusqu’au tournant des années 2010. «Elle a été créée en 1944 par les gens de la paroisse afin d’offrir des services de proximité, a expliqué le président de la COOP, Régis Côté. Mais les besoins de ces temps-là étaient très différents de ceux d’aujourd’hui.»

Originalement, la COOP était plus un magasin général qu’un marché d’alimentation. On pouvait y acheter des outils, des matériaux, de la nourriture pour les animaux, etc. Aujourd’hui, la vocation principale de la COOP est l’alimentation. L’immeuble contient également le bureau de poste, une station-service et un comptoir de la SAQ.

Plus rentable dans le modèle actuel

Afin d’offrir un service de qualité, le modèle d’affaires actuel demande d’employer plusieurs personnes. Or, les revenus de l’entreprise ne suffisent plus à payer les factures et les employés. «Pour survivre, on doit faire des ventes hebdomadaires variant entre 25 et 27 000 $. À l’heure actuelle, on arrive à peine à faire 18 000 $», a souligné Régis Côté.

De plus, les services comme l’essence et l’alcool ne sont pas très payants pour le commerce. Celui-ci doit débourser d’importants montants pour offrir un service qui ne rapporte que très peu. L’essence, par exemple, coûte plusieurs milliers de dollars à faire remplir, mais ne donne qu’un rendement qui tourne autour de 2 %. Même chose pour la SAQ – remplir les tablettes coûte au moins 5000 $ et n’offre qu’un profit de 8 %. Le vin d’épicerie, quant à lui, donne un rendement de 15 %, soit le même profit que les produits alimentaires.

Jusqu’à maintenant, la COOP utilisait ses réserves pour payer ces énormes factures, mais elles sont pratiquement épuisées. «Pour continuer, il faudrait quasiment demander à nos membres de venir travailler bénévolement et on ne pense pas qu’ils sont prêts à faire ça», a affirmé M. Côté.

Un bon investissement

Bien que dans son modèle actuel, la COOP n’est pas rentable, Régis Côté et le conseil d’administration croient que le magasin peut encore l’être pour un investisseur qui serait prêt à mettre la main à la pâte. «Il y a un logement en haut du commerce, quelqu’un qui voudrait y habiter et s’occuper lui-même du commerce pourrait facilement en tirer un profit», a affirmé Régis Côté.

Le chiffre d’affaires annuel de l’entreprise s’élève à un peu plus d’un million de dollars par année. Les plus grosses dépenses viennent des salaires versés aux employés.

De plus, l’éventuel propriétaire pourrait acheter le tout à bon prix. «Le prix d’achat est relativement faible, on cherche juste à payer nos comptes», a renchéri M. Côté.

Le maire déplore la situation

«C’est déplorable parce qu’on va perdre un service de proximité, a affirmé le maire de la municipalité, Jaclin Bégin. Mais en même temps, on ne peut pas forcer les gens à venir acheter à la COOP et c’est ça le gros problème.»

La municipalité de Sainte-Germaine Boulé compte un peu plus de 1000 habitants. De ce nombre, environ 230 sont membres de la coop, mais seulement une soixantaine y font leur épicerie hebdomadaire. Ce nombre n’est pas suffisant pour rentabiliser les opérations.

Rappelons qu’en janvier 2015, la Caisse Desjardins fermait son point de service. Si rien ne change, la municipalité perdra son point de vente d’essence et son comptoir SAQ au mois d’avril prochain.

Commentaires