Un nouvel épandage de lisier de porc pratiquement sans odeur

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Les deux maternités porcines des Fermes boréales situées à Fugèreville et Béarn procèdent présentement à l’épandage de lisier par incorporation sur 500 hectares de terres pour chacune d’elles. La technologie utilisée atteint pratiquement zéro odeur, selon plusieurs.

L’épandeur par incorporation creuse un sillon de six à huit pouces de profond dans le sol. Le lisier liquide y est directement injecté et le sillon est par la suite immédiatement refermé. La Ferme France et François Hébert, située à Ste-Martine, au sud de Montréal, en est à son troisième épandage au Témiscamingue, qui s’échelonne chaque fois sur une dizaine de jours.
Procédé
«Nous sommes quatre employés à nous déplacer pour effectuer les opérations avec notre machinerie, dont un tracteur pour la pompe à lisier dans la fosse, une pompe à relais, un tracteur de 500 forces tirant l’incorporateur, un autre tracteur avec l’enrouleur pour déplacer le boyau, a indiqué Marco Hébert, opérateur de pompe. Nous effectuons des travaux ici au Témiscamingue, dans le Centre-du-Québec, dans les Cantons de l’Est, dans les environs de Ste-Hyacinthe.»
Ce procédé consiste à pomper le lisier directement dans la fosse et à l’acheminer vers l’incorporateur au champ avec un boyau de transport de 8 pouces de diamètre, qui peut se rendre jusqu’à 5 km de long, et un autre boyau qui traîne au sol de 6 pouces de diamètre. «Selon la pompe utilisée et la quantité de lisier que le sol peut accueillir, nous pouvons atteindre un débit de 2000 gallons par minute», a poursuivi M. Hébert.
Chaque maternité porcine de 2360 truies fournit du lisier à trois producteurs agricoles receveurs. La quantité de lisier dont le sol a besoin et qu’il peut absorber est déterminée au préalable par un agronome embauché par le propriétaire des sites receveurs.

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L’incorporateur de lisier creuse un sillon de six à huit pouces dans le sol, où il injecte directement le lisier liquide.

Selon la pompe utilisée et la quantité de lisier que le sol peut accueillir, nous pouvons atteindre un débit de 2000 gallons par minute. -Marco Hébert

Autres développements
Actuellement, avec uniquement deux maternités porcines en fonction, il ne serait pas rentable pour un entrepreneur local de se lancer dans l’épandage du lisier. Par contre, le volume risque de devenir plus avantageux lorsque les cinq maternités prévues seront implantées sur le territoire témiscamien. «Si un entrepreneur est alors intéressé à développer ce service sur place, cela pourrait éventuellement permettre de créer de nouveaux emplois locaux», a noté Étienne Hardy, directeur principal production porcine chez Olymel.
Une troisième maternité porcine accueillera ses premières truies dès la fin de janvier 2018 sur le site Desjardins situé sur le Chemin de l’Hydro à Lorrainville. Du côté de la quatrième maternité porcine, qui sera située à St-Eugène-de-Guigues, le certificat d’autorisation vient d’être émis par le ministère de l’Environnement. La consultation publique devrait quant à elle avoir lieu le 15 novembre. «Nous devrions être fixés pour le cinquième site avant la fin du printemps, a estimé M. Hardy. Nous continuons de travailler en ce sens.»

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Marco Hébert est opérateur de pompe pour l’entreprise familiale Fermes France et François Hébert. Si vous avez l’impression de le reconnaître, il a été retenu parmi les candidats de «L’amour est dans le pré» édition 2018.

En bon voisinage
Jusqu’à maintenant, aucune plainte liée aux odeurs n’aurait été formulée, ni auprès d’Olymel, ni auprès de la municipalité de Fugèreville. Le tout se ferait en bon voisinage, selon les différentes parties concernées.

Une résidente de Fugèreville, parmi les plus méfiantes face à l’implantation des maternités porcines dans son patelin, a admis que cette forme d’épandage rencontrait les promesses faites par Olymel au niveau des odeurs. «Pour une fois qu’il y a quelque chose de correct, je ne le décrierai pas, mais ce commentaire vaut seulement pour l’épandage», a-t-elle admis sous le couvert de l’anonymat.
Même son de cloche du côté du maire de Fugèreville, André Pâquet. «Nous n’avons reçu aucune plainte formelle à la municipalité, s’est-il réjoui. Il y a seulement quand ils ont épandu près du village – ils doivent lever l’incorporateur quand ils tournent au bout des champs – le lisier coule un peu à l’extérieur du sol à ce moment. Ça a senti un ou deux jours. Sinon, on ne peut pas faire mieux comme procédé.»
Il faut savoir qu’Olymel a mis toutes les chances de son côté pour maintenir un climat de bon voisinage avec la communauté. Par exemple, dans un rayon de plusieurs centaines de mètres, les voisins des superficies ainsi fertilisées sont prévenus au préalable, selon Étienne Hardy.
«Nous leur envoyons des cartes postales les informant des dates de nos travaux, a-t-il souligné. Également, nous leur demandons de nous indiquer si un événement particulier était prévu à ces dates. C’est sûr que s’il devait y avoir un mariage ou une fête champêtre, nous en tiendrions compte afin de ne pas occasionner de désagréments.»

Au-delà du mandat
Le Comité de suivi de l’implantation des Fermes boréales est composé de représentants de Béarn, Lorrainville, Fugèreville, de l’OBVT, de l’Ordre des agronomes du Québec et du CREAT. Son rôle est de tendre l’oreille dans le milieu, et de faire le suivi des engagements auprès de Fermes boréales, de trois à quatre fois par année.
«Fermes boréales répond aux conditions exigées comme les haies brise-vent, brise-odeurs, la récupération se fait aussi correctement, a indiqué Richard Dessureault, président du comité. Ils nous laissent aller et, parfois même, ils nous fournissent des réponses à nos questions même si elles dépassent le mandat qui nous est confié.»

Étienne Hardy, affirme mettre tout en œuvre pour maintenir des relations de bon voisinage avec le milieu.

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