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20 octobre 2017

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Absence d’anesthésiste : répercussions à la chaîne

Des professionnels de la santé se confient

L’annonce appréhendée de la rupture de services en anesthésie a eu l’effet d’un coup de masse chez ces personnes qui prennent soin de nous quand nous sommes à notre plus bas. Depuis quelques années leur pratique les inquiète : pour la qualité des soins qu’elles peuvent nous offrir, pour leurs conditions de travail.

Sur le même sujet : Pas d’anesthésiste à Ville-Marie pendant 34 semaines


Selon Véronique Éthier, infirmière à l’urgence de Ville-Marie et secrétaire-trésorière du syndicat FIQ-SISSAT, le moral est au plus bas chez certaines infirmières. Un sentiment de panique et d’inquiétude croitrait au sein des troupes. Plusieurs se demanderaient même si elles ne devraient pas changer de profession. Actuellement, les principales inquiétudes rapportées se situeraient au niveau de la diminution des services, de la continuité des soins et de tous les problèmes qui pourraient survenir sans anesthésiste à Ville-Marie.

Devenir des infirmières d’ambulance
«Pendant la période de rupture de services, les infirmières affectées au bloc opératoire seront affectées ailleurs, mais les infirmières des autres départements, comme en obstétrique, devront faire les transferts à l’extérieur, a-t-elle mis en relief. Une infirmière accompagnera la patiente à Rouyn, si un patient est en problématique respiratoire, une inhalotérapeuthe devra l’accompagner aussi. On va devenir des infirmières d’ambulance, c’est là qu’on va pratiquer.»
Au-delà de ces conditions de travail, plusieurs craignent que chaque rupture de service, subies depuis les dernières années, ne prenne un peu la forme d’un ballon d’essai. En ce sens, que chaque fois, la rupture dure un peu plus longtemps. «Ils commencent par une semaine, ensuite, un mois, deux mois, cette fois-ci, c’est huit mois. C’est sûr que les filles jasent, elles se demandent si il ne viendra pas le jour où ils décideront que si on a été capable de vivre si longtemps sans service, c’est qu’on n’en a pas besoin.»

©Tyler OlsonSimplefoto / Depositphotos.com

Les élus s’attendaient à deux mois de rupture de service, pas huit.

On va devenir des infirmières d’ambulance, c’est là qu’on va pratiquer. -Véronique Éthier

Même le chirurgien est sous le choc
Le Dr Daniel Vien pratique à Ville-Marie depuis 16 ans. Tout d’abord membre de l’équipe de chirurgie où plusieurs chirurgiens résidant à l’extérieur se partageaient chacun leur semaine de garde, il a fini par déménager au Témiscamingue voilà trois ans. Il y assume 26 semaines de garde par année. «C’est désastreux comme situation, 34 semaines, et il ne semble pas y avoir beaucoup d’issues, a-t-il déploré. Sans anesthésiste, aucun chirurgien ne souhaitera venir à Ville-Marie pour ne faire que de la consultation. Les gens ont raison d’avoir peur, d’être inquiets. Présentement, nous n’avons pas l’impression d’avoir toute l’information.»
Au terme de l’entretien, le Dr Vien a avoué songer de plus en plus à prendre une retraite anticipée à l’âge de 51 ans. Les difficultés liées au recrutement des anesthésistes pour Ville-Marie seraient un des nombreux facteurs qui alimentent cette réflexion.
 

©TC Media - Lucie Charest

Les services d'anesthésie seraient rompus pendant une période de 34 semaines.

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