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19 octobre 2017

Lucie Charest - lcharest@medialo.ca

Pas d’anesthésiste à Ville-Marie pendant 34 semaines

©Tyler OlsonSimplefoto / Depositphotos.com

À compter du 3 novembre et pendant près de 70 % de l’année à venir, les citoyens du Témiscamingue seront privés d’anesthésiste. La nouvelle a été annoncée hier lors de rencontre privée à des intervenants du milieu et aux médecins du Centre de santé situé à Ville-Marie.

Des élus témiscamiens et un représentant du comité des usagers sont restés interloqués le 18 octobre, dans une salle de la MRC, lorsqu’ils ont appris la nouvelle d’une rupture de service en anesthésie. Ils avaient entendu parler entre les branches d’une possible rupture d’environ deux mois, pas huit. Des cadres du CISSS-AT dont Gérard Boulanger, directeur des affaires médicales, Dre Annie Léger, responsable du recrutement de médecins et Krystina Sawyer, adjointe au PDG Relations médias et le PDG, Yves Desjardins qui a assisté à la rencontre par appel conférence les ont mis au fait de la situation : une rupture de service en anesthésie à Ville-Marie débutant le 3 novembre et totalisant 34 semaines au cours de l’année à venir.
«Je ne souhaite pas commenter avant que nous en ayons discuté avec le Dr Barbeau et Arnaud Warolin qui étaient aussi présents à cette rencontre qui a eu lieu en fin d’après-midi, a indiqué Michel Roy, maire de Ville-Marie. Mais pour le moment, je peux dire que j’ai été très déçu par l’absence de solution proposée. Pour nous, c’est comme si quelqu’un avait un accident d’auto ou un AVC à Évain et qu’il devait se rendre à Louvicourt pour obtenir des soins.»

C’est comme si quelqu’un avait un accident d’auto ou un AVC à Évain et qu’il devait se rendre à Louvicourt pour obtenir des soins. -Michel Roy

Précisions du CISSS-AT
La Dre Annie Léger, directrice des services professionnels au CISSS-AT a confirmé la nouvelle en tentant de rassurer la population. «Il y a deux ans, nous avions traversé une période d’environ 16 semaines sans anesthésiste, mais avec le travail de recrutement, nous étions parvenus à combler pratiquement la moitié des plages à découvert, a-t-elle rappelé. Présentement, nous avons 34 semaines où il n’y a pas d’anesthésiste. Sur ce lot, il y a des périodes de plusieurs semaines consécutives. Mais nous continuons le recrutement et il ne faut pas perdre de vue que des semaines vacantes peuvent finalement être comblées.»
Cette rupture de services prévue depuis plusieurs semaines est attribuable au fait que l’anesthésiste en poste à Ville-Marie a transféré sa pratique à La Sarre. «À partir du moment où un anesthésiste n’est pas établi à Ville-Marie pendant 20 à 26 semaines chaque année, il ne me reste que les anesthésistes dépanneurs pour recruter, a poursuivi Dre Annie Léger. Le défi est de taille. Chaque jour nous sommes en processus de sollicitation pour combler notre liste de garde. À titre d’exemple, à La Sarre, la semaine dernière nous avions un potentiel de rupture et à trois jours d’avis, j’ai trouvé quelqu’un pour combler la semaine de garde.»

©TC Media - Lucie Charest

Les services d'anesthésie seraient rompus pendant une période de 34 semaines.

Solutions
À compter du 3 novembre donc, les corridors de service avec Rouyn, impliquant 1 h 30 de route, seront à nouveaux ouverts et le plan de contingence mis en place. Toutefois Dre Léger tient à préciser que l’hôpital de Rouyn-Noranda a la capacité pour accueillir les clients témiscamiens qui y seront transférés.
Parallèlement, des pourparlers sont en cours avec l’hôpital de New-Liskeard pour y acheminer les cas d’extrême urgence. «On ne peut pas tout transférer à New-Liskeard, a fait savoir Dre Léger. Transiger avec une autre province pour les services de santé est loin d’être évident. Le premier corridor de service officiel demeure Rouyn. Je ne veux pas qu’il y ait aucune hésitation ni aucun délai lors des prises de décisions. Les femmes enceintes doivent continuer rencontrer leur médecin à Ville-Marie comme elles le font d’habitude. C’est nous qui les évaluerons et les orienterons de façon sécuritaire vers Rouyn-Noranda de manière préventive si besoin est.»
 

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